Aude Mirkovic : Face à la loi sur la bioéthique en passe d’être votée, il faut se réveiller

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À l’heure où des lois inquiétantes et décisives pour l’avenir de nos enfants sont en passe d’être votées, la porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance et maître de conférences en droit privé appelle à prendre la pleine mesure de ce qui se profile et à réagir. Tribune

Embryons humains génétiquement modifiés, embryons animaux transformés avec des cellules humaines, enfants en pleine santé avortés à neuf mois de grossesse… Est-ce là le monde dont nous rêvons ? Le projet de loi bioéthique, en seconde lecture au Sénat début février, est en passe de le réaliser, en abrogeant l’interdiction légale actuelle de créer des embryons transgéniques ou chimériques, et en autorisant l’avortement pour motif de “détresse psychosociale” de la mère à toute époque de la grossesse.

Il est certes plus simple et plus économique d’offrir l’avortement comme réponse à la détresse “psychosociale” d’une femme plutôt que de rechercher avec elle des solutions porteuses d’avenir. Mais où est le progrès social ?

Vers quel avenir ?

Il est sans doute enivrant pour un chercheur de transgresser les lois du vivant, mais quel genre de progrès humain réalise l’autorisation légale d’introduire des cellules souches humaines dans un embryon de souris, de porc ou de singe ? Ces bricolages débridés n’augurent rien de bon pour personne et certainement pas pour les générations futures, qui paieront les pots cassés de nos expérimentations égoïstes et irresponsables. En témoignent déjà tristement les deux petites filles chinoises nées en 2018, Lulu et Nana, jumelles génétiquement modifiées par la technique Crispr-Cas9 lorsqu’elles étaient embryons en vue de les rendre résistantes au VIH. Résultat, la mutation réalisée est similaire à celle qui confère l’immunité au VIH mais non identique. Elle est donc incertaine quant à l’acquisition de l’immunité recherchée, mais en revanche bien certaine quant aux autres mutations introduites dans le génome des enfants, aux effets imprévisibles tant pour elles-mêmes que pour leur descendance, à laquelle ces modifications seront transmises. Quel avenir préparent à nos jeunes des scientifiques comme cette équipe de chercheurs germano-japonais qui insèrent des cellules souches humaines de neurones dans des embryons de singe afin de rendre leur cerveau proche du nôtre ?

Alors que ce projet de loi prétendument “bioéthique” revient au Sénat, n’est-ce pas le moment pour les Français de réaliser ce qu’il contient ? Les députés eux-mêmes ont-ils pris la mesure de ce qu’ils ont voté ?

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