Bioéthique : « La gravité de ce qui se joue aujourd’hui reste sous-estimée »

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Chimères homme-animal, embryons transgéniques, « bébés-médicaments »… Le texte de loi, qui devrait être adopté le 29 juin par le Parlement, abat les garde-fous, estiment les professeurs de philosophie Elisabeth Geffroy, Pierre Manent et François-Xavier Bellamy (également membre du parti Les Républicains).

Tribune. Le projet de loi bioéthique revient en lecture définitive à l’Assemblée nationale. Malgré trois ans de discussions, son contenu est encore très largement méconnu des Français, la mesure phare qu’est l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes ayant monopolisé l’attention. Qui, même au sein des médias, sait réellement ce qui se prépare à travers les évolutions nombreuses et majeures que ce texte autorisera ?

L’ignorance est telle que, lorsque en octobre 2019, les chroniqueurs de l’émission « Quotidien » avaient relayé une intervention sur ce projet de loi, ils l’avaient spontanément analysée comme un tissu de désinformation complotiste ; il s’agissait en fait d’une description factuelle des « avancées » proposées par les députés de la majorité. L’autorisation de créer des embryons chimériques mêlant des cellules humaines et animales avait, par exemple, paru trop improbable aux journalistes pour qu’ils vérifient de quoi il retournait : elle a pourtant bien été votée de nouveau en commission au début du mois de juin.

Principe du respect de la personne
Le faible intérêt pour les considérations éthiques qui s’attachent à des actes très techniques explique sans doute que les manipulations génétiques, pourtant bien présentes dans le projet de loi, aient été si peu évoquées dans le débat public. Sur des questions aussi décisives, la controverse n’a jamais cessé, mais la gravité de ce qui se joue aujourd’hui reste essentiellement sous-estimée : c’est pourquoi il nous semble indispensable de revenir ici sur les enjeux humains majeurs de ce texte.

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