L’ouverture de la PMA à toutes les femmes, remise en débat par le gouvernement, est l’occasion pour la Manif pour tous, affaiblie par ses récents choix politiques, de « remonter au créneau » cinq ans après les manifestations massives contre le mariage gay.
« Nous n’avions aucun souhait de revenir sur le devant de la scène, assure à l’AFP Ludovine de la Rochère, la présidente de la Manif pour tous. Mais ce que prépare Emmanuel Macron nécessite (…) de remonter au créneau ».
Le chef de l’État, qui s’est dit favorable à l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de lesbiennes, a choisi les États généraux de la bioéthique, qui s’ouvrent jeudi, pour « construire un consensus le plus large possible » avant de légiférer. « Notre attente est très forte, confie Mme de la Rochère. Beaucoup de nos sympathisants sont intéressés de manière constructive et participeront ».
Les débats, prévus jusqu’au 7 juillet, nourriront un projet de loi bioéthique dont l’adoption est espérée au premier semestre 2019. Actuellement, la PMA est réservée aux couples hétérosexuels infertiles ou risquant de transmettre une maladie grave à l’enfant.
Depuis plusieurs mois, la Manif pour tous a lancé les hostilités sur le terrain de la communication.
D’abord par la commande de sondages à Opinion Way, en juin et en septembre, qui indiquaient que 77% puis 72% des Français souhaitent que soit garanti à chaque enfant né d’une PMA « d’avoir un père et une mère ».
Et quand le quotidien catholique La Croix publie début janvier un sondage Ifop révélant que 60% des Français sont favorables à la généralisation de la PMA, elle dénonce sur son site « les incohérences » et « la faiblesse » de l’étude.