La consultation est close mais le consensus introuvable. Emmanuel Macron, à l’opposé de la désinvolture de son prédécesseur, avait décidé d’aborder les sujets bioéthiques avec une appréciable précaution. Il a chargé le Comité consultatif national d’éthique d’organiser des réunions publiques pour mesurer les attentes de la société. Il a consulté, en a appelé au peuple, qui s’est déplacé en nombre dans toute la France. Apparemment, pour Jean-François Delfraissy, le patron du CCNE, ce peuple n’était pas le bon.
Hostiles en grand nombre à l’extension de la PMA, ces citoyens ne sont donc pas «représentatifs», ce sont des «militants». La preuve? Les sondages disent l’inverse. Si les sondages suffisent, pourquoi donc ces états généraux? Même imparfaits, ces travaux ont fait la preuve que l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires continue de diviser notre société.
«Quel monde voulons-nous pour demain?», demande le préambule des états généraux. Une question de civilisation. Les désirs individuels d’enfant participent en effet d’un processus vertigineux où science et médecine peuvent déboucher sur la manipulation et la marchandisation du vivant. «Marché du sang, des cellules souches, marchés de la procréation», écrit Sylviane Agacinski. Revêtue de progressisme candide, cette logique mène inéluctablement aux mères porteuses. À quel titre, en effet, l’égalité invoquée pour l’extension de la PMA serait-elle interdite aux hommes?
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Par Vincent Tremolet de Villers – Publié le 05/06/2018 à 21h01
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