DÉCRYPTAGE – Émissions, déclarations politiques: les opposants à cette pratique dénoncent la multiplication des prises de position favorables avant les présidentielles.
«GPA éthique»: l’expression a ressurgi en décembre dans la bouche de Yannick Jadot. De quoi relancer la bataille d’opinion qui se joue sur l’autorisation de la gestation pour autrui et les mères porteuses durant la campagne présidentielle? « Je souhaite ouvrir un débat sur une GPA éthique: vous pouvez organiser de la gestation pour autrui de manière entièrement non marchande. Je ne suis pas pour la marchandisation du corps», a lancé le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) sur Franceinfo.
(…) La Manif pour tous alerte, elle aussi, sur le retour de «l’oxymore GPA éthique» et la multiplication des témoignages de couples Français partis à l’étranger pour avoir recours à une mère porteuse. «Du 1er septembre au 15 novembre, nous avons recensé 53 émissions ou publications ne comportant que des récits compassionnels, sans aucune interrogation éthique, sans mise en perspective. Cela fait des années que la GPA est sur la scène médiatique, mais l’approche de la présidentielle et l’adoption de loi sur la PMA sans père incite ses partisans à passer à l’étape suivante», redoute Ludovine de La Rochère, présidente du mouvement.
La revendication d’une GPA éthique prend-elle de l’ampleur? «La question de la GPA dite “éthique” permet à Yannick Jadot de se positionner sur le créneau du libéralisme culturel et économique. Le recours aux mères porteuses crée à la fois des droits et un marché, soit une illustration de la convergence des libéralismes très bien décrite par le philosophe Jean-Claude Michéa», décrypte le politologue Jérôme Sainte-Marie, président de Polling Vox. Mais les prises de position d’autres candidats lui semblent plus incertaines. «La gauche est divisée sur ce sujet. C’est aussi le cas au sein de La République en marche. De plus, Emmanuel Macron n’a pas intérêt à apparaître comme sombrant dans une forme de gauchisme culturel, ce qui explique sa prudence», souligne-t-il.
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