Loi bioéthique : l’autoconservation des ovocytes élargie, mais avec quels moyens ?

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Le projet de loi, dont le vote définitif est prévu le 29 juin, permettra la conservation des gamètes hors raisons médicales. Les professionnels craignent de ne pouvoir répondre à la demande, faute de moyens supplémentaires.

Pour Sabrina, le déclic a eu lieu après une rupture amoureuse, l’année de ses 35 ans. « A l’époque, je n’avais pas envie de me précipiter pour faire un enfant mais je ressentais une pression sociale et familiale », se souvient la Parisienne, salariée dans le service des ressources humaines d’un grand groupe. « Par sécurité », suivant le conseil de deux amies, elle décide de faire prélever et congeler ses ovocytes.

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Après des injections quotidiennes pendant une quinzaine de jours destinées à la stimulation ovarienne, qui s’accompagnent d’un suivi médical contraignant (nombreuses prises de sang et échographies), la jeune femme se rend donc en Espagne pour sa ponction, sous anesthésie générale. « Le jour J, j’avais la sensation d’avoir des balles de tennis au niveau des ovaires », se rappelle-t-elle, se disant toutefois très satisfaite de « l’efficacité et la bienveillance » de sa prise en charge. Depuis deux ans et demi, la quinzaine d’ovocytes prélevés ce jour-là est conservée à la clinique barcelonaise. « Si je parviens à avoir un enfant par voie naturelle, ce que nous allons tenter avec mon compagnon, je les donnerai afin que cela aide un couple qui en a besoin », explique posément Sabrina.

Débat chez les parlementaires
A l’image de l’Espagne, de nombreux pays européens pratiquent, contre quelques milliers d’euros, les autoconservations ovocytaires hors raisons médicales. Ce n’était pas le cas de la France jusqu’à présent. A l’heure actuelle, et pour quelques jours encore, les femmes françaises ont la possibilité de faire prélever et conserver leurs « gamètes » seulement dans deux situations : avant le traitement d’un cancer ou tout traitement susceptible d’altérer la fertilité, et, depuis 2011, si elles sont elles-mêmes donneuses d’ovocytes.

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