Dimanche dernier, le collectif Marchons Enfants a battu le pavé dans une soixantaine de villes française. Une réussite ? Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, répond à nos questions sur ce qui représente pour le mouvement un regain d’espoir contre un projet de loi “ni-bio ni éthique”. Entretien.
Valeurs actuelles. Dimanche 10 octobre, le collectif Marchons Enfants s’est mobilisé dans beaucoup de villes de France pour dénoncer une nouvelle fois le contenu du projet de loi bioéthique. Est-ce une réussite ?
Ludovine de la Rochère. C’est une réussite avec de très belles mobilisations dans plus de soixante villes de France, plus de 500 retombées médiatiques, etc. Malgré le contexte dans lequel on se trouve, nos sympathisants ont eu le souhait d’exprimer publiquement leurs désaccords et d’interpeller Emmanuel Macron. Ceux qui ont estimé ne pas prendre trop de risque en sortant de chez eux ont été présents partout.
Cette manifestation vous redonne-t-elle un regain d’espoir pour la suite du combat contre le projet de loi bioéthique ?
Oui, nous constatons que de manière très large, et pas seulement au sein de notre collectif, l’espoir change de camp. Et on sent chez nos opposants et détracteurs une certaine inquiétude. Emmanuel Macron et Jean Castex n’ont pas dit un seul mot, dans leurs nombreuses allocations publiques de juin et juillet, sur le projet de loi bioéthique et leur volonté d’avancer cet été à l’assemblée nationale : ils préféraient avancer en catimini. Ils n’en parlent pas pour minimiser au maximum l’écho médiatique et donc laisser les Français dans l’ignorance. Ils veulent, aussi, faire croire au consensus et à la sérénité du débat. C’est totalement faux. Mais cette journée de mobilisation nationale a montré que les opposants sont toujours très nombreux, que leurs arguments et leur engagement sont très forts. Les opposants savent, en outre, que la navette législative n’est pas terminée et que rien n’est joué. Ils se préparent donc à poursuivre la mobilisation avec nous.