« L’extension de la PMA, en raison du manque de donneurs, entraîne la marchandisation. » Invitée dans la matinale de Franceinfo mardi, Ludovine de La Rochère a déroulé ses arguments contre l’ouverture de la PMA aux femmes seules et couples lesbiens. Son collectif, la Manif pour Tous, a été entendu le même jour par la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique.
Parmi leurs arguments, la menace d’une pénurie de sperme : « On va démultiplier les besoins en gamètes masculins, alors que déjà nous n’en avons pas suffisamment. » « Tous les pays qui ont étendu la PMA ont fini par soit rémunérer les hommes, ce qui est absolument contraire au droit français, soit par acheter des gamètes à d’autres pays », continue la présidente de la Manif pour Tous.
La « PMA pour toutes » fait-elle courir un tel risque ?
Selon la Manif pour Tous, l’ouverture de la PMA ferait mathématiquement augmenter les demandes de gamètes. Un constat assez unanimement partagé, y compris au gouvernement. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a estimé cette augmentation à 2000 demandes supplémentaires au micro de France Inter fin juillet.
Ce qui doublerait les demandes. En 2016, l’ABM avait dénombré 2029 nouvelles demandes de couples pour des dons de spermatozoïdes. Nathalie Rives, elle, voit un peu plus large. Avec « 2000 ou 3000 femmes », elle mise sur « 2,5 fois plus de demandes qu’actuellement ». « Il faut admettre qu’on va être dans une situation de difficultés, ces changements combinés vont créer une instabilité, au moins sur quelques années » estime-t-elle.
Si la médecin évoque des « changements combinés », c’est que le projet de loi comprend aussi la levée de l’anonymat des dons de gamètes. Une mesure qui fait craindre la destruction des stocks existants et une fuite des donneurs. Ce serait la principale cause d’une éventuelle pénurie, bien avant l’augmentation des demandes liée à l’ouverture de la PMA, selon Laurence Brunet, juriste et chargée de mission au Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin.
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