Dans le contexte actuel, le retour en urgence du projet de loi bioéthique autorisant la PMA sans père interroge sur le sens des priorités du gouvernement… et sur ses véritables desseins.
C’est un grand classique en politique : le vote d’une loi, en catimini, dans la torpeur estivale. Ajoutez à cela un contexte inédit de pandémie, et le débat démocratique est opportunément escamoté. Depuis mardi, le projet de loi bioéthique est à nouveau à l’étude en commission spéciale. Tandis que la France va au-devant d’une crise économique majeure, ainsi que le serinent des observateurs de tout bord, le président de la République a néanmoins choisi de donner la primauté aux enjeux sociétaux.
Le 15 juin, au lendemain de son adresse solennelle à la nation, Emmanuel Macron a signé un décret présidentiel de convocation du Parlement en session extraordinaire afin de réviser la loi bioéthique. Une précipitation qui étonne tant elle contraste avec les priorités des Français. Selon un sondage IFOP/Marchons Enfants ! publié le 15 juin, la population place la sauvegarde de l’emploi (42%), le pouvoir d’achat (41%) et l’efficacité du système de santé (37%) en tête de ses préoccupations. Viennent ensuite la sécurité (23%), la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique (23%), l’éducation (17%) et l’avenir du système des retraites (16%), mais aussi l’immigration, la lutte contre le racisme, l’équilibre des comptes publics, les violences conjugales… L’extension de la PMA (1%) ferme la marche. Toujours selon cette enquête, plus de 7 Français sur 10 ne souhaitent pas un retour en urgence du projet de loi bioéthique.