Sexe, genre et transition

Transposé de l’anglais « gender », le genre est un concept qui analyse les « rôles sociaux de sexe », c’est-à-dire les relations entre les hommes et les femmes dans une société donnée. Mais le mot « genre » n’est pas neutre, il est fondé sur une idée précise : les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas liées à une altérité naturelle, elles sont construites culturellement par la société en vue d’asservir un sexe à l’autre. C’est pour exprimer cette conception particulière que le terme « genre » a été forgé en opposition avec le terme « sexe », supposé décrire une différence biologique incontournable. Aujourd’hui, les théoriciens du genre affirment que nous choisissons le rôle social et sexuel que nous voulons jouer, non en fonction de notre corps sexué mais en fonction de notre désir. Ainsi, le genre n’est pas un donné biologique à accompagner mais une construction sociale, un rôle qui peut évoluer au gré de notre vie, de notre ressenti et de nos expériences. Apparu dans la littérature universitaire il y a une cinquantaine d’années, le terme « genre » s’est déployé dans des directions variées. Il est aujourd’hui utilisé dans des champs aussi éloignés que la sociologie, le monde de la culture, la philosophie, l’économie, la psychologie, les sciences de l’éducation, les politiques publiques… et même la biologie ! Dans tous ces domaines, les chercheurs ainsi que les acteurs sociaux et politiques cherchent à déconstruire les « stéréotypes de genre » au motif d’une égalité radicale entre les filles et les garçons, entre les hommes et les femmes.

L’idée principale est d’effacer totalement les différences qui les séparent, quitte à verser dans une fluidité des genres où l’un peut devenir l’autre et l’autre peut devenir l’un, voire devenir un des multiples intermédiaires supposés exister entre les deux. Nous pensons au contraire que différence ne rime pas avec inégalité. Le Syndicat de la Famille a conscience que la question de l’identité sexuelle de la personne est profonde et délicate. Elle souhaite néanmoins affirmer qu’elle ne souscrit pas au concept de genre, presque toujours militant malgré un affichage (pseudo) scientifique. Elle lui préfère le terme «sexe », qui dit que notre corps est fait de limites et que ces limites sont structurantes dans la construction de l’identité de chacun. Dès le commencement de sa vie, l’être humain est un être différencié, homme ou femme. A lui seul, il n’est que la moitié de l’expérience du monde et non sa totalité. Cette différence, qui est à la fois une limite et une richesse, lui permet d’être ouvert à l’autre en tant qu’il est différent de lui. Mais attention, notre identité sexuelle n’est pas que biologique ! La différence sexuelle portée par le corps n’empêche pas une part de construction de l’identité, lors de laquelle un homme se façonne comme homme et une femme comme femme. Cependant, cette construction ne se fait jamais hors sol. Il n’est en aucun cas question de nier la souffrance de ceux qui ressentent une rupture entre leur corps et leur identité sexuelle, mais il faut redire que si le corps n’est pas un donné qui nous condamne à lui-même, il n’est pas davantage un « rien » dont on peut faire tout ce qu’on veut. Notre corps est un don, porteur de sens, d’implications psychologiques et éducatives.

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