Fin de vie

La légalisation de l’aide médicale au suicide, c’est le sujet social du deuxième mandat du Président Emmanuel Macron. Il a décidé, dès 2022, de lancer les outils (commissions et conventions) pour légitimer l’évolution de la loi Claeys-Leonetti vers une « aide active à mourir » (AAM), c’est-à-dire l’euthanasie et le suicide assisté.  

Pour imposer le sujet dans la société, une convention citoyenne a été lancée, supposée – grâce au tirage au sort et à la neutralité des citoyens – exprimer l’avis populaire. 

En parallèle de cela, l’Assemblée nationale, sous la direction du député Olivier Falorni (qui avait déposé des propositions de loi pour légaliser l’euthanasie en 2017 et 2021), a lancé une mission d’enquête parlementaire sur l’application de la loi Claeys-Leonetti.  

A l’inverse de la grande majorité des médecins et personnels soignants, ces instances politique et citoyenne arrivent à la même conclusion : il faudrait une nouvelle loi pour « choisir sa mort » et ainsi « mourir dignement ». 

Ces instances, à l’instar des associations militant pour l’aide médicale au suicide, estiment que le principe de liberté individuelle devrait primer : la société devrait permettre à toute personne confrontée à l’arrivée de la dépendance ou à une maladie grave et incurable de mourir au moment désiré. Leur postulat est qu’une personne malade, dépendante et souffrante aurait perdu sa dignité. Ainsi, « l’aide active à mourir » permettrait à la personne de poser un « ultime acte de liberté » et de « choisir » le moment pour mourir. 

Emmanuel Macron et son Gouvernement prévoient donc de légaliser une « aide active à mourir » (terme utilisé depuis 2023), dont les conditions et modalités restent inconnues tant que le projet de loi n’a pas été présenté en Conseil des ministres. 

Pourtant, aujourd’hui, grâce aux soins palliatifs, la médecine est capable de soulager les souffrances physiques et psychiques, quitte à sédater une personne (la plonger dans le coma) si nécessaire.

Dans le projet législatif envisagé, il y a objectivement un part d’idéologie importante : très peu de soignants, côtoyant au quotidien les malades et les mourants, sont appelés à l’aide pour mourir. Et quand c’est le cas, l’amélioration de l’accompagnement fait disparaître la demande : ces demandes éventuelles sont en réalité des appels au secours.

Quant aux familles, lorsqu’elles sont présentes, aimées et aimantes, leur proche en fin de vie ne demande pas qu’on accélère sa mort. Et réciproquement, la manière dont ce proche vivra ses derniers moments est décisive pour elles : le suicide est toujours une tragédie pour l’entourage familial.

Cependant, la dégradation de notre système de santé, la mise à l’écart du handicap, de la maladie et de la mort dans notre société, augmentent le malaise autour de la fin de vie, pouvant pousser certains à considérer « l’aide active à mourir » comme une solution. 

Les soins palliatifs sont un progrès extraordinaire, mais ils ne sont pas encore accessibles à tous et partout. L’urgence législative n’est donc pas de légaliser l’aide médicale au suicide, mais au contraire d’augmenter nos efforts pour intégrer les malades et personnes en fin de vie dans un système de santé à la hauteur de ce moment de vie, qui nous concerne tous. 

La fin de vie reste toujours un moment de vie. La personne humaine, avec son histoire et sa dignité, est encore là parmi nous. 

Je découvre le décryptage de l’avis du CESE. 

Je découvre le sondage sur la fin de vie complet. 

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