Congé parental réduit à 3 mois : sortie de route pour le « réarmement démographique » d’Emmanuel Macron
En précisant dans son interview accordée à Elle les contours de la réforme du congé parental, Emmanuel Macron confirme les inquiétudes exprimées par Le Syndicat de la Famille dès l’annonce de ce projet en octobre dernier. Le nouveau congé parental serait de seulement 3 mois pour le père et pour la mère, au lieu de 3 ans (2 ans pour l’un et 1 an pour l’autre). Cette quasi-disparition du congé parental est en contradiction avec les objectifs de natalité d’Emmanuel Macron, l’état des finances publiques, la réalité du terrain et le rapport « Les 1000 jours » qui soulignait l’importance du temps passé par les parents avec leur enfant durant ses premières années de vie. Avec la réforme Macron, les 1000 jours vont se transformer en quelques mois. Le Syndicat de la Famille appelle à une révision en urgence de ce projet.
La raison d’être du congé parental est de permettre aux parents qui le souhaitent d’entourer leur enfant pendant ses premières années. Ce dispositif est hélas très mal indemnisé avec une enveloppe de 429 € mensuels pour le parent qui prend ce congé. Il s’agit d’un non-sens économique pour les finances publiques puisqu’une place en crèche coûte 2000 € par mois, soit 5 fois plus que l’allocation Prepare. Les finances publiques seraient donc gagnantes si le congé parental était suffisamment élevé pour que les parents soient plus nombreux à prendre ce congé et ce, en maintenant sa durée.
Dans son interview accordée à Elle, le Président de la République a indiqué que le congé passerait de 3 ans à deux fois 3 mois : un trimestre pour la mère et un trimestre pour le père. C’est une réduction beaucoup plus forte que ce qui circulait dans les couloirs où on évoquait un congé de 6 mois pour chaque parent. « Soit c’est une erreur et elle traduit l’impréparation d’une réforme pourtant essentielle pour les familles et la démographie, soit c’est une volonté délibérée qui s’apparente à une nouvelle provocation à l’endroit des familles. Dans tous les cas, c’est une erreur, voire une faute politique dont les conséquences seraient désastreuses pour la natalité » dénonce Albéric Dumont, Vice-président du Syndicat de la Famille.
La France travers un grave hiver démographique, avec une baisse historique des naissances l’an dernier. L’écart entre le désir d’enfant et le nombre d’enfants mis au monde se creuse année après année. Pour accompagner les familles à traduire leur désir d’enfant, le congé parental doit être mieux rémunéré et sa durée maintenue. Avec la réforme Macron, tous les parents devront trouver un mode de garde au plus vite. Vu les très grandes difficultés rencontrées, depuis des années, pour créer suffisamment de places de crèches, de nombreux couples vont s’attendre à des problèmes majeurs et renoncer davantage à avoir un enfant. Après le décrochage de 2015 lié au changement des conditions du congé, ce sera un nouveau décrochage, et sans doute encore plus important.
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