Article paru sur Atlantico le 24 août 2025
Hôtels interdits aux enfants, vasectomies volontaires, refus militant de la parentalité, rejet du bruit et de la spontanéité enfantine dans les lieux publics… Le mouvement « No Kids », longtemps marginal, s’installe désormais dans le quotidien, jusqu’au cœur des vacances.
Atlantico : Les complexes hôteliers qui refusent l’accès aux enfants et les hôtels réservés aux adultes se multiplient. La haute-commissaire à l’enfance du gouvernement français, Sarah El Haïry, a récemment averti que les complexes hôteliers réservés aux adultes « ne faisaient pas partie de la culture [française], de notre philosophie et de ce que nous voulons voir comme la norme dans notre pays ». Elle a lancé un prix Choix des familles dans le cadre de ce qu’elle a appelé une « lutte contre la nouvelle tendance sans enfants ». À quoi tient cette « allergie sociale » aux enfants, même en dehors du cercle familial, qui s’est installée au cœur des vacances ? Est-ce une nouvelle illustration du mouvement No kids ?
Ludovine de La Rochère : Je pense en effet que c’est un autre aspect de la tendance No Kids car elle correspond à une culture, un état d’esprit, largement individualiste. Or cette évolution n’est pas sortie de nulle part : elle me semble être en particulier le fruit de l’état d’esprit soixante-huitard de nombre de nos politiques depuis des dizaines d’années. Ils ont été nombreux, en effet, à pousser sans cesse une vision et des projets législatifs contraires à la valorisation, ou même au simple respect, de la famille et donc de l’accueil de l’enfant et de son éducation. La déconstruction complète de notre politique familiale, achevée en 2015 et toujours pas reconstruite, l’illustre largement.