Congé parental : les contours d’une réforme «essentielle» mais toujours critiquée
« La longueur de ce nouveau congé, trois mois pour la maman, trois mois pour le papa, c’est extrêmement court », déplore Patrick Chrétien (association Familles de France). Il émet par ailleurs des réserves quant à un « système rigide » qui ne permet pas « aux familles de s’organiser en fonction de leurs besoins ». L’association Familles rurales, également conviée aux concertations, n’adhère pas non plus à cette réforme «peu ambitieuse».
Myriam Lebkiri s’interroge : « Le congé de naissance permettrait d’être auprès de son enfant, tout cumulé, moins d’un an. Contre trois ans aujourd’hui. Pendant ces deux ans de battement, qui va garder les enfants jusqu’à la scolarisation ? » La dirigeante syndicale poursuit en évoquant une « situation de crise » dans les services de la petite enfance.
De son côté, l’association Parents et féministes déplore que « la promesse d’un congé plus court et mieux indemnisé se transforme en congé beaucoup plus court et moins mal indemnisé ».
Fin de vie : « L’idée d’une mort “digne et choisie” est une fiction bourgeoise et libérale »
Très rare voix de gauche à s’opposer à cette rupture éthique, le député PS Dominique Potier voit dans ce débat une bataille culturelle majeure.
Quel regard portez-vous sur ce texte ?
Il y a d’abord une grande déception sur les soins palliatifs pour lesquels nous n’avons pas ou peu d’éléments de programmation, si ce n’est l’évocation, à ce stade ambigu, des « maisons d’accompagnement ». Pourtant, si le suicide assisté et l’euthanasie sont légalisés, nous pourrions a minima avoir une ligne républicaine : que jamais une demande de mort ne soit la conséquence d’une absence de soins palliatifs.
En outre, je continue à regretter l’absence de deux lois distinctes, l’une pour les soins palliatifs, l’autre pour l’euthanasie. Il s’agit d’une faute démocratique majeure du gouvernement car tout justifiait qu’il y ait deux textes sur des échelles de droit si différentes, l’une faisant consensus, l’autre ouvrant un débat fondamental.
Quand la mairie de Paris fait la promotion de l’aide à mourir dans ses rues
« C’est un message de propagande en plein débat. La mairie est censée conserver une certaine neutralité sur des sujets qui ne sont pas de sa compétence. Elle n’a pas à utiliser l’espace public pour asséner une opinion. C’est une opération d’influence réalisée avec les deniers des Parisiens, dénonce Erwan Le Morhedec, avocat et essayiste engagé contre la légalisation de l’euthanasie. Ce n’est pas à eux de payer pour cette promotion de l’euthanasie et du suicide assisté. D’autant qu’ils ont des avis variés sur ce sujet ».
Anne Hidalgo, membre du comité d’honneur de l’ADMD
Ce coup de com en faveur de l’aide à mourir fait d’autant plus grincer des dents que la maire de Paris, Anne Hidalgo, est membre du comité d’honneur de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).