Un sondage commandé par le Syndicat de la Famille à l’IFOP relativise le soutien des Français à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Les jeunes sont par exemple majoritairement favorables à un renforcement des soins palliatifs plutôt qu’à une évolution de la loi.
Ce débat a eu lieu durant la convention citoyenne mais aura à nouveau lieu lorsque le gouvernement présentera son projet de loi : faut-il, oui ou non, légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté ? Le Syndicat de la Famille a commandé à l’IFOP un sondage pour faire un point sur l’opinion actuelle des Français. Les résultats remettent en question l’idée reçue selon laquelle une écrasante majorité de nos compatriotes seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
« Seuls » 57 % des sondés se disent favorables à cette légalisation. Il est intéressant de noter que ce chiffre est loin de celui obtenu lors de la convention citoyenne. À l’époque, parmi les 184 citoyens tirés au sort, 75 % s’étaient prononcés en faveur d’une légalisation d’une forme « d’aide active à mourir ». Un écart conséquent…
Une opposition Paris-province
Un des principaux enseignements du sondage est de voir les jeunes majoritairement opposés à une évolution de la loi. 53 % des personnes de moins de 35 ans interrogées souhaitent avant tout un renforcement des soins palliatifs sans faire évoluer la loi. Ce sont les Français de 50 à 64 ans qui sont, au contraire, les plus enclins à légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté. 65 % d’entre eux y sont favorables.
Plus les personnes interrogées sont diplômées, moins elles sont favorables à l’euthanasie ou au suicide assisté. La catégorie « diplômés supérieurs » est ainsi à l’équilibre : 50 % ne souhaitent pas la création d’une « aide active à mourir ». Tandis que les personnes ne disposant pas de diplômes ou seulement d’un BEP ne le sont qu’à 40 %. Il existe également une opposition géographique entre la capitale et la province dans le débat sur l’euthanasie. Seuls 43 % des Parisiens sont favorables à la légalisation de « l’aide active à mourir » contre 60 % des Français vivant en province. Cette donnée met en lumière l’inégalité des territoires face à la fin de vie. La région parisienne est, en effet, extrêmement bien dotée en unités de soins palliatifs quand 26 départements de province ne disposent d’aucune unité sur leur territoire.