Le 2 mai 2024, notre association prenait la parole dans le cadre de la 57e session de la Commission de la population et du développement.
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Stefano Gennarini nous représentait pour cette prise de parole aux Nations-Unies à New York (USA)
Merci de me donner la parole Monsieur le Président,
La Manif Pour Tous*et Juristes pour l’enfance travaillent activement à défendre les droits des femmes.
Nos objectifs, pour le respect de la dignité et de la liberté des femmes, vont ainsi dans le même sens que le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement.
Cela nous conduit à lutter contre une nouvelle forme de violence et d’exploitation, qui se répand rapidement dans le monde : l’exploitation reproductive. Celle-ci est tout particulièrement mise en œuvre dans le cadre de la maternité de substitution, ou gestation pour autrui.
Quelles qu’en soient les modalités, cette pratique consiste à exploiter des femmes parce que femmes ; à s’approprier leur corps et leur psychisme ; à les réduire à leur capacité reproductive ; à profiter de leur situation de vulnérabilité économique, familiale et sociale. Parfois aussi, elle consiste à les manipuler sous prétexte d’altruisme, mais un altruisme à sens unique, qui oublie leur dignité et leurs droits de femmes.
La gestation pour autrui utilise les femmes comme des outils de production pour faire de l’argent, beaucoup d’argent sur leur dos, que ce soit officiellement, avec la GPA commerciale, ou officieusement, avec la GPA prétendument « altruiste ».
En réalité, il n’y a aucune différence entre les deux : la femme n’est toujours considérée que comme une productrice d’enfants au profit de tiers. De manière systémique, la GPA arrache l’enfant à sa mère et à sa région ou pays de naissance.
La GPA est un trafic d’êtres humains, intolérable pour la réussite des Objectifs fixés par l’Agenda 2030.
D’après l’Observatoire de la Procréation Assistée, ce marché représentait déjà 11 milliards de dollars en 2022 et il poursuivra son expansion tant que la société continuera de regarder ailleurs.
Cette pratique indigne exploite aussi la souffrance de personnes en mal d’enfant, qui ne sont plus en mesure de résister aux offres des agences de GPA tant leur marketing est puissant. Mais ce marketing a pour objets des femmes et des enfants !
L’exploitation reproductive est donc en totale contradiction avec les engagements pris par les États Membres, notamment dans le principe 4 du Programme d’action.
Le silence voire la complaisance de certains États rend également impossible la réalisation de l’objectif 5 de l’Agenda de Développement Durable.
Impossible en effet de lutter contre les discriminations et violences faites aux femmes sans poser des actes clairs contre la gestation pour autrui. Afin de lutter contre toutes les formes d’exploitation et de discriminations fondées sur le sexe, nos associations demandent aux États Membres :
- D’intégrer l’exploitation reproductive à la définition de l’exploitation
- De s’associer à la déclaration de Casablanca pour l’abolition universelle de la gestation pour autrui.
* Note : aux Nations-Unies, Le Syndicat de la Famille est pour le moment toujours connu sous le nom de La Manif Pour Tous, en raison des délais de prise en compte du changement par l’ONU